La reconstitution de la valeur noyau de «la Chine du monde » - 中欧社会论坛 - China Europa Forum

La reconstitution de la valeur noyau de «la Chine du monde »

Auteurs : Shi Bing

Extrait de «  «Etudes politiques internationales », Numéro 3, 2007, pp. 10-15 »

1. La Chine d’aujourd’hui est « la Chine du monde »

Dès que la Chine a été tirée de force de son isolement par les puissances occidentales, elle est incluse dans le système international moderne et commençait son épate de développement en tant que « Chine du monde ». Cette histoire a profondément influencé le système de valeurs de Chine et sa vue internationale. Aux yeux des Chinois, ce monde où l’occident prédomine suit la loi de le jungle. Pour sa survie et son développement, la Chine doit faire des efforts inlassables et même des révolutions en rompant l’ordre actuel. Elle ne pourrait pas recourir à un autre moyen. En d’autres termes, bien que la Chine ait été incluse dans le système international, elle n’a jamais été intégrée à cette société internationale, mais s’est montrée hostile à cette société où l’occident prédomine.

Pour les occidentaux, la Chine a joué successivement, depuis 1949, le rôle de « provocateur », de « réformateur » et de « mainteneur » dans le système international. Depuis l’application de la politique de réforme et d’ouverture vers l’extérieur, la Chine a commencé à s’intégrer dans la société internationale. Mais il semble que cette attitude diplimatique que la Chine a prise, au lieu de faire disparaître les doutes et les inquiétudes des pays étrangers, a rendu l’identité de la Chine dans la société internationale plus complexe.

2. « La Chine du monde » a besoin de sa valeur noyau

La consolidation et le développement d’un pays national moderne ne peuvent pas être dépourvus d’une valeur noyau. La valeur noyau d’un pays n’est pas seulement un trait d’union spirituel servant à concentrer un sens commun et à maintenir une identité parmi les membres de ce pays, mais aussi un repère de pensée servant à régler les affaires extérieures et à constituer l’image du pays. Des réformes rapides ont fait surgir des conflits entre les valeurs traditionneles et les valeurs modernes, de sorte que l’horizon des valeurs noyaux devient flou. Les réalisations économiques chinoises sont remarquables, mais ne conduisent pas automatiquement à une amélioration de l’image du pays. Le redressement chinois ne veut pas dire simplement une augmentation économique, mais comprend aussi les progrès politiques et la renaissance culturelle. Cette dernière comporte bien entendu la reconstitution du système de valeurs et de l’ordre moral.

3. Regarder le monde « à deux yeux »

Dans l’hitoire humaine, les grands pays ont tous exercé leur influence sur les notions de base et le système de valeurs de la société internationale. Ce n’est qu’après avoir mis au clair ses propres valeurs principales que le peuple d’un pays peut en extraire celles qui, à leur tour, pourront servir de valeurs reconnues par d’autres peuples. Une reconstitution réussie du système de valeurs noyaux chinoises et leur mise en oeuvre dans la concentration sociale et l’arrangement de l’ordre ne se base que sur un sens commun de toute la société et dépend des efforts inlassables des dirigeants politiques, de l’élite sociale et de tous les citoyens, et non de la propagande forcée de l’état ou de la volonté d’une poignée de personnes.

Quels que soient les éléments qui constituent la valeur noyau de la « Chine du monde », ils doivent être à la fois « traditionnels et modernes ». « Traditionnels » veut dire la continuation dans la bonne tradition, « modernes » veut dire les valeurs modernes rationnelles. Cette valeur noyau représente les expériences historiques, les besoins actuels et les accents des valeurs, tout en s’adaptant au courant général du monde et aux besoins communs de l’humanité. Elle doit prendre en considération le pouvoir et l’ordre, sans négliger néanmoins l’égalité et la justice. En un mot, nous devons regarder le monde « à deux yeux ».

La constitution de la valeur noyau chinoise doit s’appuyer tout d’abord sur sa propre tradition culturelle. Faute de cette tradition, d’une auto-conscience culturelle, apparaîtrait une crise d’identité. Il faut dire que beaucoup de nos traditions culturelles, qui sont jugées bonnes, correspondent aux besoins essentiels de l’humanité. Mais de l’autre côté, nous ne pouvons pas nous faire entièrement représenter par nos ancêtres sur le plan culturel et idéologique, il nous faut expliquer, réactiver les traditions avec les notions modernes et les moyens d’expression modernes. Pour un pays qui a une histoire de plusieurs millénaires comme la Chine, le plus grand embarras est de réconcilier sa propre tradition culturelle avec les valeurs occidentales modernes. Dans ce monde divers, nous devons faire un choix parmi les valeurs plurales, conformément à des critères stricts, afin d’avoir finalement notre valeur noyau.

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