La transmission de la culture ethnique dans un contexte d’exploitation commerciale - 中欧社会论坛 - China Europa Forum

La transmission de la culture ethnique dans un contexte d’exploitation commerciale

Auteurs : Zhang Haichao

Extrait de «  « Etudes sur les groupes ethniques du Heilongjiang », Numéro 1, 2009 »

Dans le contexte d’une civilisation marchande d’aujourd’hui, on s’habitue déjà à une exploitation démusurée matérielle ou non matérielle. Depuis longtemps, la culture est considérée comme une fortune éventuelle, dont l’exploitation est censée passer avant la protection, qui ne reste parfois que sur la parole. Certains trouvent déjà une satisfaction en voyant les cultures populaires ethniques se transformer en matières premières de l’exploitation commerciale avant d’être oubliées et de disparaître totalement. Ce qui montre l’influence de la logique marchande sur les pensées sociales. Guidés par ces pensées, nous ne pourrons certainement pas traiter les culturelles traditionnelles comme il faut, et les culturelles traditionnelles ne seront pas dotées d’une capacité de se transmettre. D’autre part, même si nous prenions les cultures ethniques pour « les fabricants de monnaie », nous devrions prendre en considérantion les moyens utiles au maintien de leur production. Avec la disparition progressive et rapide de la culture traditionnelle ethnique, les « matières premières » dont la production culturelle a besoin feront défaut. On peut se poser la question : qu’est-ce qu’on peut encore exploiter et démontrer de la culture soi-disante « originelle », dans la province du Yunnan et même dans l’ensemble de la Chine ? On pense souvent qu’on peut restituer la culture comme elle l’était. Mais une fois que cette culture n’existe plus chez les habitants d’où elle est née, une telle restitution serait encore possible ?

D’après nous, les facteurs qui peuvent influencer le développement d’une culture sont l’exploitation commerciale, la participation des habitants et les avis des spécialistes. Ces trois facteurs, avec d’autres un peu moins importants, constituent l’environnement de la vie d’une culture. Les habitants, bien sûr, qui sont de vrais propriétaires de leur propre culture, ont seuls le droit d’expliquer et confirmer leur culture. Mais face à la pression de plus en plus forte des forces de capitaux, les habitants sont obligés d’y participer pour la protection et la survie de leur culture. Quant aux spécialistes, ils doivent tenir compte du contexte où on se trouve actuellement. En un mot, les forces de capitaux, les habitants et les spécialistes ont leur propre rôle à jouer, et les voix qu’ils prononcent exerceront une influence sur l’évolution de la culture en tant qu’un être vivant. La transmission d’une culture ethnique ne sera possible qu’avec une argumentation plus rigoureuse, une organisation plus efficace et une participation des gens plus nombreux.

On doit éviter de juger de façon absolue le destin de l’être vivant qu’est la culture. Comme tous les autres êtres vivants, l’évolution de la culture est inévitable. Avec le développement économique et technique, l’écart entre la vie réelle et les formes culturelles tant matérielles que non matérielles et deviendra de plus en plus grand. Comme la base de leur existence se perd, certaines formes culturelles ne trouvent leur issue que dans les musées. D’où les jugements tels que « les cultures traditionnelles ne s’adaptent pas à la vie moderne », jugements prononcés par les personnalités du gouvernement, les savants ainsi que parmi la population. Mais tout cela ne signifie pas que les cultures traditionnelles ne survivront pas et ne serviront plus que d’objets à étudier à quelques spécialistes. Pour les cultures vivantes qui jouent encore aujourd’hui un rôle, il est important de cultivier et renforcer leur vitalité, leur capacité d’auto-existence, de multiplication et de développement. Etant donné que la civilisation marchande est déjà devenu le contexte social de notre époque, la transmission de la culture traditionnelle ne sera réalisée que dans un environnement social empreint de capitalisation toujours plus imposante. Il n’est pas imaginable que garder la culture traditionnelle de l’influence marchande. Au contraire, la culture traditionnelle doit faire face à une reformation par la civilisation marchande et se transforme en produits culturels qui seront exposés au marché. Dans ce processus, la participation des habitants et l’instruction des savants sont indispensables à la transmission vivante de la culture. Une transmission efficace et ordonnée fera appel aux efforts des spécialistes de différentes disciplines, dont l’anthropologie.

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