La Chine en Amérique latine - 中欧社会论坛 - China Europa Forum

La Chine en Amérique latine

Stratégies, objectifs et limites d’une présence

Auteurs : François LAFARGUE

Date : 2006

Publié par Perspectives chinoises n° 97

Pendant un demi-siècle la République populaire de Chine n’a porté qu’un intérêt limité à l’Amérique latine, une région où les Etats-Unis exerçaient une véritable hégémonie politique et économique. Cette époque d’indifférence est révolue. Depuis cinq ans, la Chine multiplie les investissements du Rio Grande à la Terre de feu et figure désormais parmi les premiers partenaires commerciaux du Brésil, de l’Argentine et du Chili. Cette présence suscite toutefois inquiétudes et interrogations tant en Amérique latine qu’aux Etats-Unis peu enthousiastes à l’idée de voir Pékin s’immiscer dans cette région. La Chine se heurte aussi aux ambitions de l’Inde, également préoccupée par son approvisionnement en matières premières.

Pendant un demi-siècle, la République populaire de Chine (RPC) n’a porté qu’un intérêt limité à l’Amérique latine. Les Etats-Unis exerçaient une véritable hégémonie politique et économique dans cette région où ils demeurent toujours influents. Si Cuba a établi des relations diplomatiques avec la Chine dès 1960, la plupart des gouvernements d’Amérique latine ont attendu la visite de Richard Nixon à Pékin en février 1972 pour reconnaître la République populaire : l’Argentine et le Mexique en 1972, le Brésil deux ans plus tard et, plus tardivement encore, la Bolivie en 1985. Cette époque de relative indifférence est révolue. La visite de Hu Jintao à la fin de l’année 2004 au Brésil, en Argentine, au Chili et à Cuba, puis un an plus tard, au Mexique a été le signe de l’intérêt que porte Pékin à cette région. Si la politique de la Chine en Afrique fait l’objet de nombreuses études, son rôle en Amérique latine est plus rarement évoqué. Pourtant, cette présence a des conséquences économiques et géostratégiques de premier ordre et suscite des inquiétudes et des interrogations tant en Amérique latine qu’aux Etats-Unis, peu enthousiastes à l’idée de voir Pékin s’immiscer dans cette région. Très régulièrement la presse comme les milieux politiques américains s’alarment de cette présence chinoise dans « l’arrière-cour » des Etats-Unis. L’année 2006 a renforcé les craintes de Washington avec les victoires électorales de Michelle Bachelet au Chili, d’Alan Garcia au Pérou puis de Lula da Silva au Brésil qui, tous trois, ne cachent pas leur ambition de nouer des relations étroites avec Pékin.

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