Note de problématique de l’atelier WS24 - 中欧社会论坛 - China Europa Forum

Note de problématique de l’atelier WS24

Organisations de la société civile/ONG (Bruxelles, 4 et 5 octobre)

Auteurs : Coordination SUD (Solidarité - Urgence - Développement)

Date : 2007

Une rencontre entre acteurs engagés dans l’action poursuit toujours plusieurs buts : se connaître, échanger et construire une coopération. Une rencontre entre ONG européennes et chinoises doit suivre ce cheminement d’autant que la connaissance mutuelle que nous avons de nos organisations, de nos mouvements associatifs et des contextes légaux, politiques, sociaux ou culturels dans lesquels nous oeuvrons est à la fois élémentaire et, bien souvent, largement influencée par une désinformation systématique.

Nos journaux célèbrent les performances du modèle chinois ; d’autres échos nous atteignent et nous alarment sur les conséquences économiques, sociales et environnementales de ce modèle. Nous ne connaissons pratiquement rien des réalités chinoises dans lesquelles les ONG agissent traditionnellement, qu’il s’agisse des caractéristiques du développement économique dans des régions périphériques, des conditions sociales d’exclusion ou d’insertion des groupes marginalisés, du respect des droits humains ou de la gestion de l’environnement et du patrimoine commun. Nous savons très peu de choses du traitement réservé aux ruraux, et plus particulièrement aux paysans qui constituent la majorité de la population. Nous ne connaissons pas le type de relations qui existent entre les ONG et les autorités publiques ou politiques et l’espace non gouvernemental proposé ou concédé aux ONG et, plus largement, au monde associatif. De plus, nous ne rencontrons pas d’ONG chinoises travaillant dans des pays tiers en Asie ou en Afrique, et nous ne savons pas si les ONG chinoises ont en perspective l’idée de participer à des actions internationales, aussi bien par des interventions locales que dans le cadre de campagnes internationales ou d’interventions sur les gouvernements et les organisations internationales engagées dans des négociations internationales.

Pouvons-nous, lors d’une première étape de notre rencontre, en savoir plus sur les réalités des ONG chinoises, de leur travail et sur le type de relations qu’elles établissent avec leurs partenaires publics et privés ?

Pour nous, une ONG est fondée sur le droit d’association, un droit constitutionnel qui est un pilier de notre conception de la démocratie. L’usage de ce droit est à la discrétion des citoyens qui n’ont besoin d’aucune autorisation pour créer une association. Seul le besoin d’effectuer des transactions bancaires ou d’avoir une existence juridique nécessite la création d’une personne morale et le dépôt de statuts devant une autorité publique compétente. Celle-ci ne peut refuser la création de l’association que si l’article premier des statuts, qui indique son objectif, est en contradiction avec la loi (promotion d’activités mafieuses, sectaires, terroristes…). C’est dire que, dans le champ de la solidarité internationale, l’initiative des citoyens et la création des ONG sont encouragées. Le droit d’association, tel qu’il a été établi en Europe de l’Ouest au début du XX ème siècle, est le pilier de ce que nous appelons la démocratie participative, qui prolonge la démocratie représentative et qui donne naissance à un espace non gouvernemental d’initiatives dans lequel les citoyens peuvent s’organiser et agir.

Pouvons-nous nous entendre sur des notions comme « démocratie participative », « espace d’initiatives non gouvernemental »… ?

La famille des ONG européennes est aujourd’hui organisée au niveau national et au niveau européen. Au niveau national, les ONG ont créé des plates-formes nationales qui permettent de mutualiser des services et de créer des centres de ressources, mais aussi d’interagir collectivement avec les pouvoirs publics et les autorités politiques, afin de représenter les mouvements nationaux d’ONG au niveau international. Au niveau européen, les platesformes nationales et les grands réseaux d’ONG ont créé des confédérations plus ou moins formelles regroupant une grande partie des organisations européennes autour de thèmes fédérateurs tels que les questions sociales (plateforme sociale), l’environnement (Green 10), les droits humains (Réseau Droits Humains et Démocratie), la solidarité internationale (CONCORD), l’égalité hommes-femmes (Lobby Européen des Femmes), la culture (Forum Européen pour les Arts et le Patrimoine) ou encore la santé (Alliance Européenne pour la Santé Publique). Des représentants de ces grandes coalitions se retrouvent régulièrement au sein du Groupe de Contact Européen de la Société Civile.

Nous pensons important que se constitue un mouvement européen des ONG qui puisse participer à la vie de l’Union européenne et interagir avec la Commission européenne. Ce mouvement organisé doit aussi construire des relations de partenariat avec les coalitions d’ONG des autres régions du monde. Ces relations interrégionales se développent ; un séminaire doit se tenir les 12 et 13 septembre 2007 entre CONCORD et la Mesa de Articulacion, réseau des plates-formes nationales d’ONG des pays d’Amérique latine.

Les ONG chinoises pensent-elles possible de s’organiser au niveau national et d’entrer dans des relations d’échanges avec d’autres plates-formes nationales ?

Les ONG se définissent par les combats qu’elles mènent contre les manifestations du sous-développement ou contre les effets dévastateurs des conflits armés ou des catastrophes naturelles, contre l’ignorance des droits humains ou, encore, contre une gestion irresponsable de l’environnement. Les ONG du « Nord » du monde agissent aux côtés de partenaires des pays du Sud par des interventions locales. Elles s’efforcent aussi de mobiliser les citoyens et les opinions publiques de nos pays et de les convaincre que, à long terme, il n’y a guère d’alternatives à la solidarité internationale. Enfin, les ONG européennes alimentent le débat public international et interviennent auprès de leurs gouvernements et des organisations internationales engagés dans les processus de négociations où se construisent les règles des jeux internationaux. Il serait, en effet, peu responsable de combattre des problèmes locaux sans chercher à intervenir sur leurs causes internationales. Ces différentes catégories d’actions sont menées en partenariat entre des ONG et des organisations d’acteurs concernés des pays du Sud. Notre séminaire peut se concentrer sur la connaissance réciproque et sur l’échange. Il pourrait aussi dans un dernier temps discuter de possibles coopérations si des perspectives communes apparaissaient, qu’il s’agisse d’échanges ou d’actions communes en Chine, en Europe, dans des pays du Sud ou à l’occasion de rencontres internationales.

Le document en différentes langues

Traductions de la page :