Analyse systématique des causes de la perte de confiance dans la sécurité des produits alimentaires et proposition de modèle de résolution - 中欧社会论坛 - China Europa Forum

Analyse systématique des causes de la perte de confiance dans la sécurité des produits alimentaires et proposition de modèle de résolution

Auteurs : Liu Huanan ; Song Chunxiang (Institut d’économie et de gestion de l’Université agricole de Huazhong ; Bureau des sciences et technologies de la ville de Wuhan)

Date : 2006 – n° 7

Publié par Jingji Yu Guanli Yanjiu (Revue « Recherches en économie et gestion »), pp. 73-76

I. Les causes de la perte de confiance dans la sécurité des produits alimentaires

Cette perte de confiance découle de l’omniprésence de l’insécurité alimentaire, laquelle est étroitement liée à la situation intérieure chinoise. Ses causes se situent à différents niveaux : il y a les causes apparentes, les causes intermédiaires et les causes profondes.

Les causes apparentes correspondent essentiellement aux quelques facteurs concrets analysés dans les divers documents qui traitent du sujet. En résumé, la chaîne d’approvisionnement des produits alimentaires en Chine s’appuie dans l’ensemble sur des acteurs de dimension modeste, disséminés sur le territoire et possédant peu de technologies avancées, ce qui engendre d’importants risques d’insécurité et des difficultés de gestion de la crédibilité. Les producteurs sont principalement constitués d’innombrables petites exploitations familiales, impuissantes à combattre la pollution environnementale et les maladies d’origine alimentaire ; ces exploitations familiales ne disposent pas non plus de moyens suffisants pour contrôler la sécurité des produits alimentaires et ne peuvent qu’écouler des produits présentant des risques pour le consommateur. L’industrie agroalimentaire regroupe principalement des entreprises de taille modeste, des petites fabriques et ateliers connus pour leur « triple absence » (absence de licence, absence de normes et absence de dispositifs de sécurité », et qui sont pour la plupart des entreprises rurales gérées par des paysans. Leurs produits possèdent des caractéristiques dites des « trois niveaux élevés » et « trois niveaux faibles » : les « trois niveaux élevés » sont un niveau élevé de traces de pesticides et d’engrais, une exposition élevée à la pollution au cours de la transformation, une proportion élevée d’additifs nocifs ; les « trois niveaux faibles » sont des normes faibles en matière de qualité et de sécurité, une faible concentration de la production et un faible niveau général de contrôles. En ce qui concerne la logistique des produits alimentaires et leur transport, la Chine accuse un retard considérable et fonctionne essentiellement sur la base de moyens coutumiers, disséminés et peu efficaces. Sur le plan de la distribution, les débouchés concernent surtout les marchés des villes et des faubourgs, ainsi que les étals des vendeurs de rue. Il n’y a pas de normes réglementant la mise sur le marché des produits, ni de contrôle qualité. Par ailleurs, ces modes de distribution se caractérisent par une forte mobilité.

Les causes intermédiaires concernent le fait que le marché n’est pas encore arrivé à maturité et sont également liées aux comportements à court terme qui accompagnent la migration de la main d’oeuvre agricole vers les villes. Les caractéristiques des acteurs de l’offre de produits alimentaires, décrites plus hauts, sont inhérentes à la période de transition – de l’immaturité à la maturité – que connaît l’économie de marché ; elles sont la conséquence de l’arrivée sur le marché du travail de la main-d’oeuvre agricole excédentaire, reconvertie dans les secteurs secondaire et tertiaire. Ces secteurs disposent alors de main-d’oeuvre mais manquent de capitaux, de technologie et d’équipements ; ils s’exposent à des risques importants. Ils n’ont pas de vision à long terme et agissent surtout sur le court terme : seul compte l’intérêt immédiat et ils n’hésitent pas à utiliser des produits de mauvaise qualité pour faire baisser leur prix de revient, un profit record devenant leur seule priorité.

Les causes profondes résident dans la fragilité de l’agriculture et dans la situation de faiblesse dans laquelle se trouvent les paysans depuis longtemps. La perte de confiance dans la sécurité des aliments est essentiellement un contrecoup de la triple problématique paysanne (difficultés rencontrées par la paysannerie, le monde rural et l’agriculture). Après le virage vers l’économie de marché, l’agriculture a connu un grand développement. Toutefois, en raison des grandes différences qui persistent entre les villes et les campagnes, l’industrie et l’agriculture, et entre les régions, dans le processus d’enrichissement qui a suivi, une partie des paysans a pu ressentir de l’impatience et perdre la mesure. Le manque de confiance dans la sécurité des aliments témoigne précisément au plus haut point de cette mauvaise harmonie sociale (en référence au concept officiel de « société harmonieuse ».

II. Etablir un système de crédibilité pour résoudre le problème de la perte de confiance dans la sécurité des aliments

Suite au processus de spécialisation et sous l’impulsion des entreprises leader de la gestion industrielle de l’agriculture, des entreprises agroalimentaires de toutes sortes ont pu procéder à la réorganisation de la chaîne industrielle et au regroupement des acteurs de la distribution, favorisant ainsi la gestion de la sécurité de la chaîne d’approvisionnement. Le développement à long terme des entreprises agroalimentaires doit reposer sur l’optimisation de leur organisation, mais aussi sur la construction d’un système garant de la crédibilité des entreprises, basé sur l’organisation en question. A cette fin, l’auteur propose, sur la base d’une meilleure organisation et d’une industrialisation de la production agricole, d’établir un système qui associe la crédibilité individuelle à un dispositif de collecte des informations transsectorielles (une « base de données élémentaires sur la crédibilité individuelle »), afin de soumettre le fournisseur individuel de produits alimentaires à cette contrainte. Le gouvernement encadrera efficacement les petits producteurs ou exploitants individuels en gérant au mieux le système de collecte des informations transsectorielles caractérisé par une relative optimisation de l’organisation. Tout exploitant devra faire partie d’une association professionnelle de son secteur ou s’affilier à une entreprise leader de l’industrialisation agricole pour obtenir une licence d’exploitation. Cela permettra de résoudre les présents problèmes de dispersion et de désorganisation. Dans l’état actuel du développement de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire en Chine, il existe quatre systèmes principaux de collecte d’informations transsectorielles fondés sur la crédibilité individuelle : un système placé sous l’égide d’associations professionnelles ou d’associations de promotion des techniques spécialisées, un système géré par des coopératives paysannes organisées autour de techniques spécialisées un système dont la vocation est le soutien des entreprises leader aux exploitations familiales et un système voué à la promotion des bases de production de la grande distribution.

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