Développements et aménagements des villes chinoises : situations actuelles, problèmes et perspectives - 中欧社会论坛 - China Europa Forum

Développements et aménagements des villes chinoises : situations actuelles, problèmes et perspectives

Synthèse

2007

L’urbanisation chinoise n’a cessé de croître depuis 28 ans. Ces dernières années, le niveau de l’urbanisation augmente de façon linéaire d’un pourcent par an : il est passé de 18% en 1978 à 43.9% aujourd’hui, quant à la population des villes de moyenne importance, elle est passée de moins de 200 millions en 1978 à 577 millions en 2006. De nouveaux modèles de gestion, tel que l’informatisation des villes représentée par la technologie 3S, sont en cours d’application. Cependant ces développements rapides et d’envergure de l’urbanisation ont entraîné l’accumulation continuelle de problèmes et engendré plusieurs facteurs négatifs.

Le système de registre d’état civil a créé des obstacles institutionnels à l’urbanisation. Les paysans installés en villes, pour des raisons professionnelles, ne peuvent bénéficier équitablement des services publics offerts par le gouvernement. En réalité, ils ont difficilement accès à l’assurance chômage, à l’assurance maladie, à l’assurance retraite et à la garantie d’un revenu minimum suffisant. Pendant longtemps, le marché du droit à l’exploitation du terrain rural n’a pas été réglementé ni développé. Les travailleurs migrants ne bénéficient pas de logements sociaux et les garanties d’éducation élémentaire de leurs enfants dans les villes ne sont pas correctement réglementées. A cause de l’irrationalité des critères de définition des villes, la Chine n’a même pas créé une seule nouvelle ville de 1998 à 2005. Les villes existantes ne cessent leur expansion, tandis que la pénurie de petites et moyennes villes s’aggrave. Les obstacles institutionnels à l’urbanisation seront les premiers gros problèmes du développement de l’urbanisation chinoise dans les périodes à venir.

De plus, le marché du travail s’élargit faiblement. Il fait face à une double contradiction : son manque de structure et l’offre d’une main d’œuvres qui dépasse la demande. « Le rapport sur le développement de l’être humain en Chine 2005—Recherche sur le développement de l’être humain équitable » organisé et rédigé par Le Programme des Nations Unies pour le Développement, souligne que la plus grande inégalité en Chine est l’inégalité entre les villes et les campagnes. La différence de revenu entre villes et campagnes en Chine est probablement la plus élevée du monde. Le revenu net par habitant dans les campagnes équivaut à 31% de celui des citadins. Parallèlement au développement économique de la Chine, la consommation d’énergie augmente rapidement, ce qui aggrave les problèmes environnementaux et ceux liés à la pollution due aux rejets toxiques. La pauvreté de la ville, dont l’ampleur est flagrante, est un problème nouvellement aggravé par le processus d’urbanisation. En incluant la population qui reçoit le revenu minimum dans la catégorie des démunis, le nombre de ces derniers est passé de 4,03 millions en 2000 à 22,05 millions en 2004. Non seulement le pourcentage de démunis dans les villes a dépassé celui des campagnes, mais cette tendance est aussi en constante augmentation. L’émergence de tous ces problèmes vient principalement de l’archaïsme des idées de gestion des villes. La notion de hiérarchie des classes dirigeantes est encore très en vogue. Le gouvernement est toujours habitué à surveiller, à contrôler et à diriger, au lieu de fournir des services publics ; il insiste plus sur l’obligation de la soumission du peuple à la gestion gouvernementale, que sur ses propres responsabilités. De plus, il est habitué à travailler en secret, au lieu de mener une politique publique et transparente. Le modèle de gestion des villes est face à une situation d’immobilisme, qui ne correspond pas aux exigences de l’économie de marché.

Le concept du développement dans le futur doit permettre l’intégration progressive des villes et des campagnes, et la recherche d’une union bénéfique entre les deux. Les critères de mesure que sont l’économie, le social et le système institutionnel permettent de quantifier les différences de traitements lors de l’accès aux services sociaux. Il convient de résorber ces différences pour tendre vers un état d’égalité de traitement. Il ne faut cependant pas interpréter ce qui suit: l’intégration des villes et des campagnes signifie que les villes sont comme les campagnes ; l’intégration des villes et des campagnes signifie qu’on va éliminer la campagne et éliminer les paysans ; l’intégration des villes et des campagnes signifie que seules des infrastructures sont établies dans les campagnes. Il faut renforcer le travail de planification des quartiers, faire évoluer les mentalités sur cette planification afin d’obtenir un environnement harmonieux et développer la notion de protection de l’écologie et de l’identité culturelle. Il est nécessaire de bien évaluer les problèmes liés à l’urbanisation, de ne pas trop insister sur les effets de celle-ci dans l’économie, et de ne pas négliger le développement de la modernisation de l’agriculture et des campagnes. Il est important de prêter attention à la pauvreté des villes, d’assurer un système d’éducation élémentaire d’une durée de 12 ans équilibré et de haute qualité. Il faut aussi renforcer concrètement les formations des personnes démunies ou de condition modeste, afin d’augmenter leur compétence sur le marché du travail. De plus, il est nécessaire d’améliorer la structure industrielle, d’élargir les offres d’emploi, de fournir des supports économiques aux plus démunis afin de résorber la pauvreté. Il s’agit aussi d’adapter aux besoins la politique concernant les logements économiques et sociaux, de baisser les prix des logements économiques, d’élargir les services pour les logements sociaux et d’améliorer considérablement la qualité des habitations pour les revenus modestes. Il est important de faire évoluer la réforme de la gestion des villes à travers « la renaissance du gouvernement » pour mettre en évidence ses capacités. Il faut également réformer en profondeur l’orientation et la façon de faire du gouvernement au niveau de ses grandes idées, ses principes, sa structure, ses actions etc. afin que cette évolution gouvernementale permette de donner toute satisfaction à l’ensemble de la population. Enfin il s’agit aussi de développer positivement les ONG, de réformer le système de planification de la gestion urbaine, d’utiliser les technologies informatiques modernes et d’atteindre un niveau de gestion des villes correct.

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