T16a Atouts et les difficultés du dialogue euro-chinois et dialogue interculturel (WT13)
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Document de préparation des ateliers - rencontre de Paris, juillet 2009
Catalogue du China-Europa Forum
Présentation de l’atelier
à venir
Liste des thèmes en discussion
Depuis le printemps 2008, les rapports entre la Chine et l’Europe sont devenus tendus, avec de graves incidents qui sont arrivés successivement : la bousculade lors du passage de la flamme olympique à Paris , l’annulation prononcée par la partie chinoise du sommet annuel Chine-Europe , l’entrevue du président français avec Dalai Lama et les reportages tendancieux faits par les médias occidentaux sur les incidents récents du Xinjiang. Comment se fait-il que les conflits si violents ont pu se produire entre la Chine et l’Europe, alors que cette dernière, semble-t-il, ne devait pas avoir de conflits d’intérêts fondamentaux avec la première ?
Selon Lionel Vairon, sinologue français et l’auteur du livre intitulé « La menace chinoise, mythe ou réalité ? », les divergences entre la Chine et l’Occident sont plutôt culturelles que politiques, et ont pour origine les différences religieuses et culturelles ainsi qu’une méconnaissance réciproque. Il pense que les occidentaux ont un fort sentiment de supériorité, ayant la conviction que l’Occident est supérieur aux pays non-occidentaux sur le plan économique, politique, religieux et culturel. Mais en réalité, beaucoup d’occidentaux ne connaissent ni la tradition chinoise ni la Chine d’aujourd’hui. D’après lui, pour les savants chinois, qui sont pleins d’idéaux pour le monde et pour leur propre pays, il est tout aussi important et urgent d’apprendre avec un regard critique la civilisation occidentale moderne que de réfléchir en rétrospection sur la culture traditionnelle chinoise pour en continuer la quintessence.
Il en déduit que le dialogue interculturel entre la Chine et l’Europe doit se focaliser sur l’examen des conceptions des valeurs clé chinoises et occidentales et de leurs concepts du monde. On doit, en empruntant la méthodologie anthropologique, prendre connaissance de l’unité mentale de l’être humain à travers une comparaison interculturelle, ou comprendre les différences culturelles et la raison d’être de ces différences dans un dialogue interculturel. Le but du dialogue est la communication dans laquelle on peut tirer profit de l’expérience d’autrui en réfléchissant sur soi-même afin d’édifier une communauté globale.
Une synthèse des recherches en cours :
1. Quelles sont les conceptions des valeurs clé occidentales ? Les chercheurs occidentaux pensent souvent que la modernité n’est, en fin de compte, qu’une libération des désirs de l’homme sur les biens et la légitimité de ces désirs. En d’autres termes, la modernité signifie le rôle décisif du développement des forces productives. Anthony Giddens affirme que la “rupture” doit constituer le parcours de la modernité. L’anthropologue Marshall Sahlins, dans son interprétation de modernité, remonte à la conception de la formation universelle de l’ « Ancien testament ». Certains éléments de la culture occidentale moderne, tels que la propulsion de la demande ou l’auto-plaisir, sont considérés dans la tradition occidentale comme de la volonté libre de l’homme et le choix rationnel après la renaissance. La culture occidentale moderne est, comme l’on l’a vu, profondément enracinée dans sa tradition culturelle.
2. Dans l’examen des conceptions des valeurs clé de la culture chinoise en suivant un même fil de pensée, il faut se focaliser sur leur connotation dans l’histoire. Ces valeurs clé comprennent la vertu d’humanité, la justice, la fidélité, la pitié filiale, préconisées par le confucianisme, et la liberté et la tolérance du taoïsme. Nous devons examiner aussi à quel point ces traditions culturelles influencent aujourd’hui la société chinoise.
3. En se basant sur les discussions ci-dessus concernant les conceptions des valeurs clé de la culture chinoise et de la culture occidentale, on se pose une question : peut-on examiner de façon autonome sa propre culture ?
4. Les conceptions des valeurs clé de la culture chinoise moderne ne proviennent pas seulement du confucianisme, mais aussi du maxisme, léninisme, de la pensée Mao Zetong ainsi que du libéralisme. Pour mieux comprendre la Chine d’aujourd’hui, nous devons prendre en considération les influences apportées par tous ces éléments.
5. En ce qui concerne le redressement culturel, il faut savoir d’une part, comme plusieurs savants chinois le montrent, que durant les années 80 du siècle dernier, les valeurs chinoises se sont centrées sur la réforme et l’ouverture et l’attention a été portée particulière à l’enrichissement matériel, que pendant les années 90, la stabilité sociale est devenue un des plus grands thèmes et que, pour le moment, les idées du nationalisme semble devenir les valeurs clé chez certains jeunes, et d’autre part, que les éléments importants de la civilisation moderne comme démocratie, droit de l’homme, citoyenneté, science et Etat de droit etc., manquent encore en Chine.
En un mot, le redressement de la culture chinoise nous demande de grands efforts, non seulement dans la recherche de la quintessence de notre tradition, mais aussi dans notre intégration à la civilisation moderne.
Les sujets secondaires du débat :
1. “Emotion” et la culture chinoise. Du point de vue philosophique, le wonder occidental et le concern chinois, ces deux modes de pensée constituent-ils une différence fondamentale entre la culture orientale et occidentale ? 2. Est- il vrai que les éléments principaux de la morale traditionnelle chinoise sont : humanisation, laïcisation, pragmatisme, pacifisme et non-utilitarisme ? 3. L’individualisme et la société chinoise.
Qui sommes-nous ?
Cheville ouvrière chinoise :Dr. Song ping (宋平), professeur du département d’anthropolopgie et d’ethnologie de l’Université de Xiamen.
Chevilles ouvrières européennes :Mme Edith SIZOO et M. Hendrik Opdebeeck,
Mme Edith Sizoo, hollandaise, est socio-linguiste et a travaillé dans le cadre de la Coopération pour le développement, à Hong Kong et en Inde, pour le Ministère des Affaires étrangères hollandais en tant que directrice de la fédération hollandaise des ONG. Elle a par la suite travaillé à Bruxelles au sein du réseau "cultures et développement" comme coordinatrice internationale et responsable des programmes "langues et communication interculturelle" et "feminité et changements sociaux". Depuis 2003, Mme Sizoo coordonne le comité international pourla Charte des responsabilités humaines.
M. Hendrik Opdebeeck est professeur d’éthique et d’économie à l’Université d’Anvers, Belgique et co-fondateur du European Forum for Spirituality in Economics and Society.
assistant en Chine : Mr. Zhao jin (赵晋), du département d’anthropolopgie et d’ethnologie de l’Université de Xiamen.