中欧社会论坛 - China Europa Forum

Face au défi du réchauffement climatique et à l’urgence de la sauvegarde de la planète, le philosophe et sociologue Dominique Bourg appelle à repenser les relations entre l’économie et l’environnement. Le concept de développement durable est selon lui déjà obsolète : il n’est plus possible désormais de concilier développement économique et protection de l’environnement. La vraie question n’est plus de produire mieux mais de produire moins et de consommer moins.

S’il est peut-être encore tôt pour condamner le développement durable, il est en revanche urgent de penser les questions environnementales, climatiques et économiques dans leur globalité. L’humanité, après avoir traversé l’ère agricole et industrielle, entre désormais dans l’ère de la civilisation écologique.

C’est dans cette perspective que, lors de la Cop 22 à Marrakech en novembre 2016, plusieurs ONG et institutions européennes et chinoises ont lancé le projet d’un campus international pour une civilisation écologique. Ce projet a été conçu en commun avec plusieurs organisations issues de la société civile d’Europe et de Chine, dont le Forum Chine Europe, le cluster Eco-Origin ou encore l’Institut chinois de recherche sur la philanthropie.

Pour Jacques Brégeon, président de l’Association de préfiguration du Campus international pour une civilisation écologique et président de l’Ecole des métiers de l’environnement à Rennes, un des objectifs de ce campus est de toucher la sphère des dirigeants pour qu’ils prennent conscience de l’importance des enjeux du changement climatique. Le deuxième objectif du campus est de préparer les porteurs de projets d’avenir. La COP 22 est la concrétisation de la COP 21 et elle doit déboucher sur des programmes transnationaux et ambitieux portés par des personnes compétentes et multiculturelles Le profil de ces personnes est celui de cadres, entre 35 et 40 ans, qui ont déjà une solide expérience professionnelle. L’objectif de la formation est de les rendre à la fois compétents dans la finance, dans l’énergie, dans la gestion de projet et dans les échanges multiculturels.

Le projet sera hébergé dans un premier temps à Land Rohan, un vaste domaine écologique de 70 hectares situé au nord-est de Nantes, qui comprend 1880 mètres carré de bâtiment, un centre équestre, des fermes, des étangs et une rivière. Le lieu est idéal pour y mener des activités d’enseignements et de recherche.

Le campus universitaire en France n’est qu’un point de départ : pour Jacques Bregeon, l’objectif final est de créer un réseau de campus universitaires partout dans le monde. Il envisage de créer un deuxième campus au Maroc et un troisième en Chine.

Pour le climatologue Jean Jouzel, ancien vice-président du GIEC, la nécessité de construire un réseau de campus universitaire pour former des personnes compétentes pour lutter contre le réchauffement climatique est plus qu’évidente.

« Nous sommes dans un contexte de réchauffement climatique et de dégradation générale de l’environnement. Il est important d’aller globalement vers une civilisation qui respecte l’environnement. On voit que c’est difficile de former les jeunes et d’apporter des informations aux gens qui travaillent par rapport aux objectifs de développement durable ».

Pour Jean Jouzel, la participation de la Chine au projet est absolument primordiale : ’’ la Chine va être un pays clé dans la lutte contre le réchauffement climatique. La Chine est le premier pays émetteur de gaz à effet de serre. Et compte tenu de ce qui se passe aux Etats-Unis avec l’élection de Donald Trump, l’Europe est appelée à jouer un rôle plus important en collaboration avec la Chine’’.

Qu’il y ait plus de collaboration entre les pays pour sauvegarder notre espace vital, c’est également le souhait de Madame Yushuo, professeure à l’Université de Science et Technologie de Hongkong, l’une des membres de l’association en charge de la préparation du projet. Pour elle, si un tel objectif ne nous réunit pas, quel autre le fera ?

YANG Juehua