Fondations : le devoir d’ambition
Dans un article publié dans la revue canadienne Ecodécision en 1996, Pierre Calame montre que face aux défis du monde d’aujourd’hui l’indépendance des fondations leur donne une responsabilité particulière
Auteurs : Pierre Calame
Date : 1996
Publié par Ecodécision
Une fondation est une institution très particulière qui, grâce aux revenus d’un patrimoine légué par le fondateur, dispose de deux privilèges : l’indépendance à l’égard des grands pouvoirs et la capacité d’agir dans la durée.
Face aux défis de l’humanité en cette fin du 20ème siècle, leur indépendance devrait leur conférer une inertie plus faible que les grands appareils publics et privés donc un devoir : celui de contribuer activement à tracer des perspectives pour demain.
Or, nous vivons une période historique particulière : face aux grandes mutations à venir, l’humanité semble frappée d’impuissance parce que les formes de régulation inventées au fil des siècles ne sont plus à l’échelle des nouveaux défis de l’humanité. Les grandes organisations non gouvernementales internationales semblent, à priori, les mieux placées pour relever ces défis. Mais une analyse plus fine montre qu’elles subissent de grandes contraintes, l’une des plus importantes étant celle du marketing de leur action pour entretenir l’ardeur de leurs militants par le choix de cibles à la fois spectaculaires et accessibles. Dans ces conditions, les fondations devraient prendre d’importantes initiatives. Malheureusement, pour des raisons culturelles et institutionnelles décrites dans l’article, elles le font rarement. A partir de la tentative qu’a entreprise la fondation Charles Léopold Mayer avec le soutien à la naissance et au développement de l’Alliance pour un monde responsable, pluriel et solidaire, la fondation a cherché à relever ce défi et assumer ce devoir d’ambition. Elle appelle à une alliance de fondations qui partageraient le même sentiment du devoir.
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