Résumé des recherches sur plusieurs questions importantes relatives à la sécurité vivrière en Chine, à moyen et long termes - 中欧社会论坛 - China Europa Forum

Résumé des recherches sur plusieurs questions importantes relatives à la sécurité vivrière en Chine, à moyen et long termes

Auteurs : Groupe d’étude composé de membres de l’Institut de recherche sur l’économie industrielle – Commission d’Etat pour le Développement et la Réforme

Date : 2006 – n° 73

Publié par Jingji Yanjiu Cankao (« Revue de recherches économiques »), pp.36-48

1. Les objectifs de la sécurité vivrière. Pour résumer l’opinion des différents chercheurs, la sécurité vivrière en Chine répond fondamentalement aux trois objectifs suivants : premièrement, il faut considérer comme essentiel de garantir la sécurité des ressources en terres arables ; deuxièmement, il faut réfléchir à la sécurité de la production vivrière sur le plan de la quantité, de la qualité et de l’écologie ; troisièmement, il faut avoir un objectif de sécurisation d’un volume global de ces aliments de base et également l’objectif d’en préserver la diversité (cultures spécifiques).

2. Les normes de sécurité vivrière. L’Organisation des Nations Unis pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) fixe comme seuil de sécurité le fait pour un pays de disposer de réserves vivrières couvrant 15 à 19% de la consommation de l’année en cours (dont 12% de stocks de roulement et 3 à 7% de stocks de réserve) afin de garantir des stocks mondiaux de vivres permettant de satisfaire plus de deux mois de besoins de la consommation. Pour la Chine, les normes de sécurité vivrière doivent s’entendre : d’un niveau de sécurité des stocks de 20% à 25%, les stocks de fin de campagne étant compris entre 100 millions de tonnes et 125 millions de tonnes ; d’un niveau de fluctuation de la production vivrière d’environ 2%, la productivité d’une année normale étant de l’ordre de 485 millions de tonnes ; du maintien d’un niveau de dépendance aux importations d’environ 5%.

3. Appréciation de la sécurité vivrière en Chine. Il existe principalement trois courants d’opinion : un courant pessimiste, un courant optimiste et entre les deux un courant médian. Nul doute que la question de la sécurité vivrière en Chine a toujours été et restera pour longtemps encore une composante importante de la sécurité économique nationale. Les auteurs considèrent que le courant médian est le plus conforme au développement tendanciel car il prend en compte à la fois le caractère peu important de l’affaiblissement des ressources vivrières disponibles à court terme – le gouvernement exerçant à cet égard une action d’ajustement et de contrôle relativement ferme – et l’importance significative de la réduction de ces ressources à long terme – le gouvernement renforçant plus difficilement à cet égard le niveau de son action d’ajustement et de contrôle.

4. Quelques facteurs importants influençant la sécurité vivrière à long terme de la Chine. (1) La production vivrière : le processus d’urbanisation est le facteur prépondérant ayant un impact sur la production vivrière. Ce facteur agit à la fois sur la diminution des ressources en terres arables et sur la pénurie hydrique. L’urbanisation a non seulement modifié les structures de production entre les régions du Nord et du Sud de la Chine, mais aussi accaparé des terres arables et des ressources en eau, et aggravé la pollution au détriment de cette production. D’autre part, la politique de protection des principales terres cultivées et la politique dite d’équilibre « réquisition – compensation » (en cas d’occupation des terres cultivées par des projets de construction) mises en oeuvre dans le cadre de l’urbanisation sont des politiques ayant un effet bénéfique sur la protection des ressources. Dans une certaine mesure, l’exode rural contribue au développement de l’exploitation agricole à grande échelle. La configuration de la production de demain dépendra des effets conjugués de toutes sortes de facteurs. (2) La consommation vivrière : s’agissant des prévisions relatives au volume global de la consommation vivrière future, les projections de divers spécialistes et organisations présentent des différences relativement importantes : elles se situent dans une fourchette allant de 550 millions de tonnes à 640 millions de tonnes. (3) La distribution de la production vivrière : l’opinion dominante est favorable dans ce domaine aux principes de libre-échange et de formation des prix selon le mécanisme de marché. Il existe en Chine des « blocus » régionaux et des conflits entre les zones de production et les zones de distribution ; il n’a pas été établi une unification du marché de gros de la production vivrière. De ce fait, il faut développer les marchés régionaux, les marchés interrégionaux et les marchés à terme, donner des subventions adéquates aux principales régions productrices et il faut également renforcer la construction d’infrastructures dédiées à la distribution afin de s’adapter au processus d’urbanisation de demain. (4) L’importation et l’exportation de produits vivriers : compte tenu de la production mondiale et de la situation du marché international, il est peu probable que la sécurité vivrière future de la Chine dépende d’une augmentation massive des importations : il sera plus approprié de conserver un taux d’autosuffisance de 95%. S’agissant des « enclaves vivrières » implantées à l’étranger aux fins d’exploiter des terres pour la production vivrière, les auteurs restent prudents dans leurs opinions car ils estiment que cette solution pose plusieurs questions épineuses, notamment celle de l’émigration, du droit de contrôle de l’activité par des entreprises étrangères, de la « théorie de la menace chinoise ». (5) Les réserves vivrières : Les réserves vivrières de la Chine se répartissent principalement en trois catégories : les stocks d’Etat, les stocks commerciaux et les stocks à la ferme, l’importance de ces derniers ne devant pas être sous-estimée. (6) L’investissement financier pour la sécurité vivrière : le coût financier supporté par la Chine pour garantir la sécurité vivrière est énorme du fait de prix d’achat et de coûts de stockage élevés.

5. Plusieurs questions importantes restant à étudier. (1) La tendance à l’urbanisation à moyen et long termes, les prévisions relatives à l’impact qu’elle aura sur l’utilisation des terres arables et des ressources en eau, et l’influence qu’elle aura sur l’exploitation à grande échelle des terres et sur la productivité vivrière. (2) L’analyse empirique ainsi que les prévisions à moyen et long termes de l’influence de la distribution des produits vivriers sur la sécurité vivrière. (3) Le niveau de probabilité que la Chine se procure des ressources vivrières sur le marché mondial, les facteurs importants d’instabilité auxquels elle devra faire face, l’influence que cela aura sur le développement national à moyen et long termes. (4) Les facteurs influençant la demande en produits vivriers à moyen et long termes, y compris l’influence de la tendance à l’urbanisation ainsi que des exigences de l’agriculture en ressources. (5) L’évolution tendancielle à moyen et long termes du comportement des foyers paysans vis-à-vis de leurs stocks à la ferme et son influence sur les stocks d’Etat et sur la sécurité vivrière. (6) L’analyse du coût de la sécurité vivrière au niveau national.

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