中欧社会论坛 - China Europa Forum

L’étude de l’équipe du Pr. Séralini a été publiée au moment où l’affaire OGM est au cœur du débat public médiatisé en Chine autour d’un test du riz génétiquement modifié “Golden Rice” non autorisé sur un groupe d’enfants âgés de 6 à 8 ans de la province du Hunan. Cette étude a été menée par une équipe de l’Université américaine de Tufts, soutenue par le US Department of Agriculture (USDA). Face à la vive réaction de la population en émoi, le ministère chinois de la santé a ordonné l’ouverture d’une enquête et promis de faire toute la lumière sur cette affaire.

Mais très vite les informations relatives à « l’étude française » (nom donné aux travaux du Griigen) ont pris le dessus. La plupart des médias chinois les ont relayées de façon relativement neutre : CCTV (télévision d’Etat), China Daily (un quotidien officiel en anglais), People com, ScienceNet.cn, China Grain, China Economy, gmw, etc.

http://news.sciencenet.cn/htmlnews/…

http://tech.gmw.cn/2012-09/21/conte…

Les réseaux sociaux se sont aussi emparés du sujet et on assiste ainsi à un boom de la communication citoyenne via les blogs personnels. L’alerte OGM retentit un peu partout en Chine comme dans le reste du monde.

De même que partout dans le monde, au temps de la médiatisation s’est substitué bientôt celui de la controverse et de la polémique. Trois camps sont apparus dans le paysage médiatique contrasté : 1). Pour l’étude de Séralini et contre OGM ; 2). Contre l’étude de Séralini et pour OGM ; 3). Pour un débat apaisé contre le parti-pris. Les pro-OGM ont mis en cause la crédibilité de l’étude de Séralini en reprenant quelquefois les arguments de ses détracteurs étrangers. L’article de Yan Jianbing, professeur à l’Université d’Agriculture de Huazhong, et celui de Zeng Qingping, professeur à l’Université de Pharmacopée de Médecine chinoise de Guangzhou sont particulièrement virulents.

http://www.guokr.com/post/347575/

http://blog.sciencenet.cn/blog-2812…

C’est alors que le Quotidien de la Clarté par son portail GMW.com.cn, considéré comme la référence des sites d’informations culturelles en Chine, est entré en lice en publiant une série d’articles de fond en faveur de l’étude de Séralini, en commençant par la traduction de la lettre ouverte signée par 34 scientifiques du monde entier, suivie de deux articles d’analyse signés d’un professionnel de la santé nommé Liao Junlin. Il a pris brillamment la défense de la méthode et du résultat de l’étude de Séralini en faisant le décryptage des tableaux hermétiques de celle-ci.

http://health.gmw.cn/2012-10/05/con…

http://health.gmw.cn/2012-09/28/con…

http://health.gmw.cn/2012-09/30/con…

Au-delà des appréciations et critiques portées sur l’étude de Séralini, le débat s’est déroulé à plusieurs niveaux (scientifique, administratif et sociétal) autour des questions suivantes :

1). Quel type d’étude scientifique permet d’obtenir des données et des résultats fiables ?

2). Doit-on exiger les tests sur l’éventuelle toxicité des OGM similaires aux tests sur les médicaments en terme de durée et de normes ?

3). Doit-on étendre les tests sur la culture des OGM à d’autres animaux plus proches des êtres humains et si oui pour quelle durée et avec quel protocole ?

4). Quel système d’évaluation des OGM sensé protéger la sécurité alimentaire est souhaitable et légitime ?

Dans ce climat de tension et de perplexité, ScienceNet.cn a publié le 12 octobre un article de synthèse des arguments pour/contre les travaux de Séralini, en proposant de mener une étude ouverte et indépendante avec le soutien du fonds public pour confirmer ou infirmer cette étude.

http://news.sciencenet.cn/htmlnews/…

Quoi qu’il en soit, la publication de l’étude de Séralini et les vives réactions qu’elle a suscitées dans le monde a alerté l’opinion chinoise sur la question d’OGM et provoqué dans la société chinoise un débat salutaire qui va bien au-delà de la valeur scientifique de cette étude. Et les réflexions chinoises contribuent certainement au débat international.

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